jeudi 20 novembre 2008

une autre façon de concevoir le voyage






Au siècle dernier, les jeunes adultes occidentaux destinés à tenir dans le futur un rôle important dans leur pays étaient fortement encouragés à parcourir le monde pour découvrir d’autres cultures, côtoyer différents types humains. Le voyage était considéré comme une initiation, à la fois découverte de soi et des autres. Alternative aux rites de passage des civilisations anciennes : « A Madagascar un jeune Antandroy est encore obligé d’aller voler un zébu avant d’être autorisé par son groupe à prendre femme. »

Aujourd’hui, le voyage à caractère humanitaire a remplacé ces rites d’initiation. Les jeunes viennent chercher dans les pays en voie de développement ce qui manque à leur éducation, ce qui sera le ciment de leurs acquis universitaires.

Mais le terme « humanitaire » souffre de ce qu’il véhicule comme image négative. Nous ne ferons pas ici le procès de l’humanitaire mais prendrons en compte simplement le désir de nombreuses personnes d’intervenir de manière différente :

Tourisme volontaire, alternatif, solidaire, éthique, engagé, participatif, éclairé …

De nombreux termes pour exprimer un nouvel engagement des jeunes, (mais pas exclusivement, ce type de voyage voit toutes les classes d’âge se côtoyer), et depuis une cinquantaine d’années de nombreuses structures ont vu le jour pour répondre à ces demandes :


Le tourisme alternatif

Terminologie datant de la fin des années 50, qui se voulait alternative au tourisme prépondérant de l’époque. Destiné à une clientèle de militants, surfant sur la décolonisation, le tourisme alternatif répondait au besoin de nouvelles relations avec les populations des pays en voie d’autodétermination. Les voyageurs étaient accueillis dans des familles des classes moyennes et leurs compétences professionnelles étaient mises au service des pays visités. Maintenant disparu du marché, le tourisme alternatif aura répondu à une certaine idéologie de l’époque :

« éducation des masses populaires de tous pays ».

Le tourisme solidaire

Comme son nom l’indique il introduit une notion de solidarité dans la relation entre les voyageurs et les personnes accueillantes. Parent proche du tourisme alternatif, il trouve les mêmes idéologies issues de militants désirant engager des relations avec les populations locales. Plus pragmatique il propose des actions concrètes à mener sur le terrain en collaboration avec les gens du pays. Anticipation du développement durable ses actions se veulent pensées à long terme avec la population. Souffrant d’un manque de visibilité et n’ayant pas su s’imposer dans les médias, le tourisme solidaire, novateur, n’a pas connu le décollage qu’il aurait mérité. Il reste marginal et aura certainement souffert des effets pervers de l’humanitaire granguignolesque et plus médiatisé.

Le tourisme intégré

Petit frère du tourisme alternatif, le tourisme intégré est apparu à la fin des années 60 et est l’œuvre d’un Français « Christian Saglio ». Initié au Sénégal dans la région de Casamance c’est la première véritable approche ethnologique et sociologique du tourisme cherchant à intégrer les traditions et le rythme de vie du pays.

Incluant un programme de gestion viable et relayé par un système bancaire local pour un développement global, les bénéfices de cette expérience ont réellement profité à l’ensemble de la communauté. Réel exemple d’application pratique réussie d’une théorie novatrice, le tourisme intégré reste une référence du tourisme communautaire :

« Tourisme intégrant les facteurs sociaux et environnementaux du pays visité et géré par la population locale ».


Le tourisme durable

Une application au tourisme des concepts de durabilité issus de la prise de conscience écologique mondiale. L’année de référence est celle du sommet de Rio (1992). En 1995 L’organisation Mondiale du Tourisme réunit à Lanzarote rédigera une « Charte du tourisme durable » avant de définir les bases d’un code Mondial de l’Ethique du Tourisme en 1999. Pour la première fois le tourisme est compris comme moyen de compréhension et de respect mutuel entre les différentes sociétés.
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Le tourisme éthique

Une manière politiquement correcte de récupérer une part de clientèle par quelques grands groupes de voyagistes. Censé respecter le code mondial d’éthique du tourisme, le tourisme éthique est un vrai fourre-tout idéologique sans aucun contrôle ni aucune obligation de résultat sur le terrain.

Le tourisme équitable

Copié collé du commerce du même nom le tourisme équitable bénéficie d’une bonne structuration, de nombreux labels et d’une excellente visibilité.
Les voyagistes proposant des séjours équitables vous assurent la responsabilisation des voyageurs, la participation active des acteurs locaux à la gestion des activités, le réinvestissement des bénéfices pour des actions de développement durable.

L’écotourisme

Ce concept favorise la sauvegarde des environnements qui risquent la dégradation par une trop grande fréquentation.

Syndrome du « sauvez la poule aux œufs d’or ! » l’écotourisme a su s’institutionnaliser à l’américaine et trouver des argumentaires qui n’oublient pas de citer les populations locales, le développement durable, le respect des coutumes …

De nombreuses voix s’élèvent contre les agissements de la « Société Internationale d’Ecotourisme » (créée en 1990 aux USA) : du simple produit marketing à la négation des intérêts des populations locales, l’écotourisme véhicule désormais une image extrêmement négative et le sommet mondial de l’écotourisme qui s’est tenu à Québec en 2002 a vu clairement s’exprimer les opposants à cette vision fric et chic du soi-disant tourisme écologique.

Le tourisme responsable :

Education, éveil de la conscience, sensibilisation à l’environnement, ajouter une dimension écologique aux actions humanitaires, élargir au monde la notion de citoyenneté. Le tourisme responsable reprend à son compte toutes ses notions et appelle à une responsabilité bilatérale.

L’éducation se fait autant dans les pays des voyageurs que chez leurs hôtes du sud.

Apprentissage de l’Autre, des différences, des bons et mauvais aspects des cultures respectives.

Une belle utopie de voyage qui, nous l’espérons n’en est qu’à ses balbutiements.

Responsabilité, également des acteurs de ce tourisme à l’honnêteté, la transparence et

chercher toujours à donner la priorité aux actions initiées par les habitants des pays receveurs.

Et par conséquent :

Tourisme chez l’habitant :

L’aboutissement d’une démarche qui permet aux populations du Sud d’être véritables acteurs de leur développement en devenant hébergeurs. Cela demande un travail en aval pour réaliser les travaux nécessaires à un accueil correct (hygiène), un apprentissage des attentes, des spécifités culturelles…

Mais à l’arrivée, c’est une réalisation concrète et un outil de travail pour une famille.

Première à Manompana avec l’unité d’hébergement chez l’habitant de Mr « DoDo » et sa petite famille.

Merci aux membres du forum « Voyages et Partages » qui ont participé à l’opération Tee-Shirt pour Mada et grâce à qui cette première unité voit le jour.

Alors maintenant, si vous venez à Madagascar pour un voyage engagé, venez faire un tour à Manompana et faites circuler l’information !!!

madaequitable@yahoo.fr amisdemanompana@hotmail.com

tel: 00261320445570

http//artisanatmalgache.uniterre.com http//freewebs.com/voyageamadagascar/